La Vie Devant Soi (Emile Ajar)
Il y a des livres qui nous parlent avant qu’on ne les ouvre. La Vie Devant Soi fait parti de ces livres. Tout
d’abord, l’histoire de son auteur m’était déjà arrivée aux oreilles, Emile
Ajar pseudonyme d’un Romain Gary en mal
de (re)commencement, qui fut le seul à remporter deux fois le prix Goncourt.
Ensuite ce titre, comme une pensée positive, un appel à l’optimisme. Lorsque
j’ai commencé la lecture de ce roman, j’avais vraiment besoin de voir la vie
devant moi et je ne savais pas du tout sur quoi j’allais tomber.
Et là surprise, un petit garçon nous raconte sa vie avec ses mots à lui. L’auteur joue vraiment avec le langage, avec les fautes grossières de l’enfance, il joue avec les structures de phrase un peu comme Raymond Queneau le fait dans Zazie Dans Le Métro. Mais voilà inutile d’ouvrir le dictionnaire des mots anciens pour écrire une poésie touchante. Les mots sont crus, incongrus, mais ils sont justes et forts. La poésie qui s’en dégage, soutient l’humour et la profondeur du propos. Momo voie sa mère adoptive dépérir dans sa maladie et en profite pour grandir, il ne comprend pas qu’on ne puisse pas l’ « avorter » (c’est ses mots), il l’accompagnera jusqu’au bout.
Voilà un roman que je rangerai dans l’étagère des livres qui m’on touché, qui m’ont changé.